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Paquito d'Rivera

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Paquito d'Rivera est un clarinettiste et saxophoniste cubain, né à La Havane en 1948. Enfant prodige, expert du saxophone alto, il est aujourd'hui un des grands noms du Latin jazz. Il a fait partie du groupe Irakere.

Francisco de Jesús Rivera Figueras est né le 4 juin 1948 à La Havane, à Cuba[1]. Son père Tito d'Rivera était un saxophoniste classique et un chef d'orchestre, il amusait son fils avec des disques de Duke Ellington et de Benny Goodman, et il vendait des instruments de musique. Très proche du pianiste et arrangeur Bebo Valdés, il emmenait son fils Paquito dans des clubs comme le Tropicana (fréquenté par ses amis musiciens et ses clients) et dans des groupes et orchestres de concert[2].

À l'âge de cinq ans, Paquito d'Rivera a commencé à prendre des leçons de saxophone avec son père. Un an plus tard, il se produit pour la première fois à son école. A sept ans, il est déjà un enfant prodige qui se produit en public et signe un contrat avec le fabricant d'instruments de musique Henri Selmer Paris.

« “Mi padre fue un saxofonista retirado del ejército, quien importó de Francia la escuela clásica del Conservatorio de París. Estudiaba su instrumento 26 horas diarias, y contaba que yo me sentaba a su lado en una sillita con un saxofoncito plástico, a imitarlo.” (...) “A los 5 años de edad, como él tenía una pequeña oficina de importaciones musicales que traía, entre otras cosas, los instrumentos Selmer de París, me ordenó un saxofón chiquitico, me enseñó a tocarlo, y un año más tarde me presentó con el quinteto de saxos de la orquesta Cosmopolita en una fiesta de fin de curso de la escuela Emilia Azcárate, de mi barrio, Marianao”. »

— Paquito d'Rivera

« Mon père était un saxophoniste retraité de l'armée, qui a importé de France l'école classique du Conservatoire de Paris. Il étudiait son instrument 26 heures par jour, et il disait que j'avais l'habitude de m'asseoir à côté de lui sur une petite chaise avec un petit saxophone en plastique, pour l'imiter". (...) "Lorsque j'avais 5 ans, comme il avait un petit bureau d'importation de musique qui faisait venir, entre autres, des instruments Selmer de Paris, il m'a commandé un petit saxophone, m'a appris à en jouer et, un an plus tard, il m'a offert le quintette de saxophones de l'orchestre Cosmopolita lors d'une fête de fin d'année à l'école Emilia Azcárate de mon quartier, Marianao". »

A l'âge de dix ans, il donne une représentation au Théâtre national de La Havane qui a été saluée par le public et les critiques. Bien qu'il ait appris à jouer du saxophone soprano, il est attiré par le saxophone alto, et il se perfectionne à l'aide d'une méthode écrite. En 1960, il entre au Conservatoire de musique de La Havane, où il apprend la clarinette auprès d'Enrique Pardo Fuentes[3] ainsi que la composition et l'harmonie; il y rencontre Chucho Valdés[4]. En 1965, il est clarinette soliste vedette dans une émission de radio et de télévision de l'Orchestre symphonique national de Cuba. Avec Valdés, il fonde en 1967 lʼOrquesta Cubana de Música Moderna qu'il dirige pendant deux ans, combinant cette activité avec son travail au sein de l'Orchestre national et d'autres groupes tels que la fanfare de l'armée cubaine. En 1973, il fonde, avec huit musiciens de lʼOrquesta de Música Moderna et trois autres artistes, le groupe Irakere, qui fusionne le jazz, le rock, le classique et la musique cubaine créant un style totalement nouveau[5]. Le groupe fait sensation aux festivals de jazz de Newport et de Montreux en 1978, obtenant deux nominations et remportant un Grammy Award pour son album éponyme. Ce groupe est entré dans l'histoire en devenant le premier groupe cubain à signer avec une compagnie nord-américaine après la victoire de Fidel Castro.

En 1979, Paquito d'Rivera organise le Havana Jam, un événement qui a rassemblé des milliers de musiciens de rock et de jazz dans la capitale cubaine et qui a été documenté dans deux doubles LP.

En 1980, Paquito d'Rivera manifeste du mécontentement à cause des contraintes imposées à sa musique à Cuba qui pèsent depuis nombreuses années. Dans une interview accordée à ReasonTV, Paquito d'Rivera rappelle que le gouvernement communiste cubain décrivait le jazz et le rock and roll comme une musique "impérialiste" qui était officiellement découragée dans les années 1960/70, et qu'une rencontre avec Che Guevara avait suscité son désir de quitter Cuba[6]. Début 1980, alors qu'il était en tournée en Espagne, il a demandé l'asile à l'ambassade américaine, laissant derrière lui sa femme et son enfant, en promettant de les faire sortir de Cuba.

À son arrivée aux États-Unis, Paquito d'Rivera trouve un grand soutien pour lui et sa famille, notamment par des musiciens tels que Dizzy Gillespie, Dave Amram, Mario Bauzá et Bruce Lundvall. Sa mère, Maura, et sa sœur, Rosario, avaient quitté Cuba en 1968 et étaient devenues citoyennes américaines. Maura a travaillé aux États-Unis dans l'industrie de la mode pendant de nombreuses années, et Rosario est devenue une artiste et une entrepreneuse respectée. Paquito a été introduit sur la scène du jazz dans des clubs et des salles de concert prestigieux de New York. Il est devenu une sorte de phénomène après la sortie de ses deux premiers albums solo, Blowin (juin 1981) et Mariel (juillet 1982)[7]. Il est également connu pour un article dans le magazine Time et pour avoir participé à l'émission Sunday Morning de CBS News.

Dans les années qui suivent, il effectue des tournées aux États-Unis et en Amérique du Sud, en Europe et au Japon avec son propre groupe, le Havana/New York Ensemble, et se produit avec des musiciens tels que Carmen McRae, McCoy Tyner, Toots Thielemans, Claudio Roditi, Roger Kellaway, Dizzy Gillespie et Benny Carter. En 1988, il est l'un des fondateurs du United Nation Orchestra, avec lequel il a également effectué une tournée (Live at the Royal Festival Hall, 1989).

En 2005, Paquito d'Rivera a écrit une lettre ouverte dans la presse critiquant le musicien Carlos Santana pour sa décision de porter un T-shirt à l'effigie de Che Guevara lors de la cérémonie des Oscars de 2005, citant le rôle de Guevara dans l'exécution de contre-révolutionnaires à Cuba, raconté par son propre cousin alors emprisonné pour christianisme[8].

Paquito d'Rivera s'est produit dans des salles comme le Carnegie Hall et a joué avec le National Symphony Orchestra avec lequel il crée en 1988 la première mondiale de David Street Blues de Roger Kellaway en tant que soliste invité, le London Symphony Orchestra, le London Philharmonic Orchestra, le Florida Philharmonic Orchestra (en), le Bronx Arts Ensemble, le Puerto Rico Symphony Orchestra (en), le YOA Orchestra of the Americas (en), le Costa Rica National Symphony, l'American Youth Philharmonic (en) et le Simón Bolívar Symphony Orchestra[9], [10].

Paquito d'Rivera a fondé plusieurs de ses propres groupes : le Paquito d'Rivera Big Band, le Paquito d'Rivera Quintet, l'ensemble de chambre Triangulo et le groupe de calypso et de salsa Caribbean Jazz Project. En 1989, il a composé New York Suite pour le quatuor de saxophones Gerald Danovich, et Aires Tropicales pour le quintette à vent Aspen en 1994. En 2019, il a été soliste des Chroniques latino-américaines de Daniel Freiberg, dont il a assuré la première avec le WDR Funkhausorchester de Cologne.

Tout au long de sa carrière aux États-Unis, les albums de Paquito d'Rivera ont été salués par la critique et ont atteint le sommet des palmarès de jazz. Ses albums ont montré une progression qui démontre ses capacités extraordinaires dans le bebop, la musique classique et la musique latine/caribéenne. L'expertise de Paquito d'Rivera transcende les genres musicaux puisqu'il est le seul artiste à avoir remporté des Grammy Awards dans les catégories classique et latin-jazz[11].

Paquito d'Rivera a été juge pour les 5e et 8e Independent Music Awards annuels afin de soutenir les artistes indépendants[12].

Paquito d'Rivera avec le Trio Corrente au Horizonte World Music Festival à Ehrenbreitstein Fortress en 2015.

Après avoir utilisé une clarinette Full-Boehm de chez Selmer, Paquito d'Rivera joue désormais sur des modèles de clarinette de type Full-Boehm avec sol dièse articulé (en palissandre...) du facteur et clarinettiste chilien Luis Rossi[13].

Paquito d'Rivera quintet

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Le groupe qui accompagne Paquito d'Rivera est composé du bassiste péruvien Oscar Stagnaro, du trompettiste argentin Diego Urcola, du batteur américain Mark Walker et du pianiste Alex Brown[14]. En tant qu'ensemble, ils sont nommés le « Paquito d'Rivera Quintet »[14] et c'est sous ce nom qu'ils ont reçu le Latin Grammy Award du meilleur album de jazz latin pour l'album Live at the Blue Note (en) en 2001[15].

Vie personnelle

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Paquito d'Rivera vit à North Bergen, dans le New Jersey, avec sa femme, la chanteuse Brenda Feliciano. Il dirige chaque année le festival international de jazz El Tambo (de Punta del Este) en Uruguay[16]. En 2000, il a publié en Espagne un mémoire intitulé Mi vida saxual (ISBN 9788432208485), publié par la maison Seix Barral avec une préface de Guillermo Cabrera Infante. Il a également publié un roman : Oh ! La Habana (MT Editores, (ISBN 9788496106208)) qui retrace l'atmosphère artistique de Cuba dans les années 1940 et 1950. Le musicien a exprimé son désir de retourner jouer dans son pays natal, mais pas avant le retour de la démocratie.

Titres et récompenses

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d'Rivera (troisième depuis la gauche) à la cérémonie de remise de National Medal of Arts avec le Président George W. Bush, dans le bureau ovale le 9 novembre 2005.

Grammy Awards

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Discographie

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Sous son nom

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Collaborations

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Avec Diego Urcola (de) Quartet

  • El Duelo[22] (Sunnyside, 2020)

Avec David Amram (en)

  • Havana/New York (Flying Fish, 1978)
  • Latin Jazz Celebration (Elektra Musician, 1983)

Avec Mario Bauza

  • Afro-Cuban Jazz (Caiman, 1986)
  • Tanga (Messidor, 1992)

Avec Caribbean Jazz Project (en)

  • The Caribbean Jazz Project (Heads Up, 1995)
  • Island Stories (Heads Up, 1997)
  • The Gathering (Concord Picante, 2002)
  • Mosaic (Concord Picante, 2006)

Avec Gloria Estefan

  • Mi Tierra (Epic, 1993)
  • Hold Me, Thrill Me, Kiss Me (Epic, 1994)

Avec Carlos Franzetti (en)

  • Prometheus (Audiophile, 1984)
  • New York Toccata (Verve, 1985)

Avec Dizzy Gillespie

Avec Conrad Herwig (en)

  • Another Kind of Blue (Half Note, 2004)
  • Sketches of Spain y Mas (Half Note, 2006)

Avec Irakere

  • Irakere (Columbia, 1979)
  • Chekere Son (JVC, 1979)
  • 2 (Columbia, 1979)

Avec Yo-Yo Ma

  • Obrigado Brazil (Sony Classical, 2003)
  • Obrigado Brazil Live in Concert (Sony Classical, 2004)
  • Appassionato (Sony Classical, 2007)
  • Songs of Joy & Peace (Sony Classical, 2008)

Avec Andy Narell

  • The Passage (Heads Up, 2004)
  • University of Calypso (Heads Up, 2009)

Avec Daniel Ponce (en)

  • New York Now! (Celluloid, 1983)
  • Arawe (Antilles, 1987)

Avec Claudio Roditi (en)

  • Red on Red (CTI, 1984)
  • Milestones (Candid, 1992)

Avec Lalo Schifrin

Avec Bebo Valdes

  • Bebo Rides Again (Messidor, 1995)
  • El Arte Del Sabor (Lola, 2001)
  • Suite Cubana (Calle 54, 2009)

Autres

Compositions

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Certaines compositions de Paquito d'Rivera sont également éditées:

  • Three Pieces for Clarinet and Piano (1991-1994) pour clarinette et piano
  • Gran Danzón (The Bel Air Concerto) (2001) pour flûte et orchestre
  • Kites (2005) pour clarinette et ensemble de chambre
  • Conversations with Cachao (2007) pour contrebasse, clarinette/saxophone et orchestre
  • The Cape Cod Files (2009) pour clarinette et piano
  • Tembandumba (2009) pour chœur d'enfants et claves
  • Ladies in White (2010) pour clarinette, violoncelle et piano

Notes et références

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  1. (en) Paquito d'Rivera, My Sax Life: A Memoir, Northwestern University Press, (ISBN 978-0-8101-2524-7, lire en ligne), p. 152, 164.
  2. (en) Anat Cohen, « Jazz Departments: Jazz Is a Blessing: An Interview with Paquito d'Rivera », sur jazztimes.com, (consulté le ).
  3. (es) « Enrique Pardo Fuentes », sur ecured.cu (consulté le ).
  4. (en) Catherine Collins et Barry Kernfeld, The New Grove Dictionary of Jazz, vol. 1, New York, Grove's Dictionaries Inc., , 2nd éd. (ISBN 1-56159-284-6), p. 655
  5. (en) Craig Harris, « Paquito d'Rivera | Biography & History », sur AllMusic.com (consulté le )
  6. (en) Nick Gillespie, « Hollywood's Sick Love Affair with Che Guevara », sur reason.tv, (consulté le ).
  7. (en-US) « Grammy Award winner Paquito d'Rivera endorses Scotch Plains saxophone manufacturer », NJ.com (consulté le )
  8. (en) Alvaro Vargas Llosa, « d'Rivera criticizes Carlos Santana over Che Guevara T-shirt », sur independent.org, (consulté le ).
  9. (en) « Biography - Paquito d'Rivera », sur Paquito d'Rivera (consulté le ).
  10. « YOA ORCHESTRA OF THE AMERICAS », sur yoa.org (consulté le ).
  11. (en) « Paquito d'Rivera Biography », sur boosey.com, Boosey & Hawkes, Inc. (consulté le ).
  12. (en-US) « Past Judges » [archive du ], sur independentmusicawards.com (consulté le ).
  13. (es + en) [vidéo] « The Paq-Man's Korner presents Luis Rossi Part 1 », sur YouTube, (consulté le ).
  14. a et b (en) « Paquito d'Rivera Quintet - The Band », sur paquitodrivera.com (consulté le ).
  15. (en) Tom Harrigan, « Alejandro Sanz tops list of Latin Grammy Awards winners », The Daily Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) « Festival Internacional de Jazz de Punta del Este », sur festival.com.uy (consulté le ).
  17. a et b (en-US) « Paquito d'Rivera | Awards | AllMusic », sur AllMusic (consulté le ).
  18. (en-US) « 2013 Best Latin Jazz Album », sur GRAMMY Awards, .
  19. (en-US) « 2014 Best Latin Jazz Album », sur 15th Annual Latin Grammy Awards (consulté le ).
  20. « Panamericana Suite, by Paquito d'Rivera », sur MCG Jazz (consulté le )
  21. a et b « Paquito & Manzanero - Paquito d'Rivera », sur Paquitodrivera.com (consulté le )
  22. (en) « El Duelo, by Diego Urcola Quartet featuring Paquito d'Rivera », sur Diego Urcola (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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